Actualités Delen

Les élections américaines vont-elles troubler les marchés ?

|

Le 3 novembre prochain, les Américains prendront le chemin des urnes pour élire leur 46e président. Qui sera le prochain locataire de la Maison-Blanche : le républicain Donald Trump ou son adversaire démocrate Joe Biden ? Cela dépend en grande partie du programme économique et fiscal des deux candidats. Leur approche économique et sanitaire de la crise du coronavirus pourrait également jouer un rôle déterminant dans cette campagne.

En tant que plus grande économie du monde et région la plus importante des portefeuilles (44% en moyenne de la partie actions vu le poids important des entreprises américaines), ces élections sont, en effet, importantes pour vous, en tant qu'investisseur.

Avec quelque 44 % de la partie actions des portefeuilles, les États-Unis sont la région la plus importante.

Le flou ou l’ennemi des marchés : retour sur l’élection de Trump en 2016

Les marchés financiers n'aiment rien moins que l'incertitude. Ainsi, à l'approche des élections du 8 novembre 2016, les marchés boursiers étaient nerveux : l’élection d’Hillary Clinton n’était pas garantie pour Wall Street. L’annonce de la victoire de Donald Trump créa un choc certain dans le monde entier. Il fut toutefois de courte durée. Un jour et un discours apaisant plus tard, les craintes des investisseurs s’étaient déjà dissipées.

Fait surprenant : les présidences démocrates de messieurs B. Clinton et B. Obama ont été des périodes plus glorieuses pour la bourse américaine que celles des présidents Bush, père et fils.

Les républicains, meilleurs amis de Wall Street ?

Les présidents républicains pourraient être un gage de meilleures conditions économiques vu leur position favorable à une dérégulation accrue ou à des réductions d’impôts. Cependant, à la vue de ces données depuis 1988, cette supposition semble inexacte. Les présidences démocrates de B. Clinton et B. Obama ont été des périodes plus glorieuses pour la bourse américaine que celles de R. Reagan ou G.W. Bush. En outre, entre 1928 et 2020, les actions ont signé une progression annuelle moyenne de 10 % lorsque des présidents démocrates étaient au pouvoir contre près de 2 % durant les périodes républicaines.

202009-Graph-contentvisual-rep-vs-democr-1Source: Bloomberg

Des programmes électoraux aux antipodes ?

Les programmes envisagés par les deux candidats actuels diffèrent. Analysons leur contenu.

Un clivage fiscal

Pomme de discorde entre les deux candidats, le volet fiscal de leur politique. Si Joe Biden prône une augmentation de l’impôt des sociétés avec une imposition passant de 21 à 28 %, Donald Trump entend poursuivre sa politique accommodante. Pour rappel, au début de son mandat, il avait ramené l'impôt des sociétés de 35 % à 21 %. 

Pour les ménages américains, le candidat Trump veut également maintenir la baisse d’impôt sur le revenu au-delà de 2025. A contrario, son adversaire souhaite relever le taux d’imposition des contribuables les plus aisés et les taxes sur les plus-values boursières.

Les deux candidats s’accordent toutefois sur une augmentation du niveau de taxation des entreprises technologiques importantes, les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft).

Gestion économique

Donald Trump axe sa campagne sur la promesse de « reconstruire l’Amérique ». Il a mis 2 000 milliards de dollars sur la table pour des travaux d'infrastructure. Comment financera-t-il ce plan ? Les membres républicains du Congrès l’approuveront-ils ? La réponse à ces questions n’est pas encore définie.

Joe Biden englobe l’infrastructure et l’énergie dans un plan ambitieux : Energy New Deal. Étalé sur 10 ans et d’un montant de 2 000 milliards de dollars également, il se concentre sur les infrastructures produisant une énergie propre et réduisant les émissions de CO2. Il financerait son plan grâce à une augmentation des impôts sur les sociétés et à une limitation des incitants pour les paradis fiscaux. Les combustibles fossiles traditionnels ont, par contre, les faveurs de la politique énergétique de Donald Trump.

De l’huile sur le feu de la guerre commerciale ?

Les relations commerciales troublées avec la Chine ont marqué la présidence de Trump avant la crise sanitaire. Alternant périodes de rapprochement et d’animosité, cette hostilité latente faisait penser à une nouvelle guerre froide, dont l’enjeu était le secteur technologique. Après s’être attaquée à Huawei, l’administration de Trump a publié début août deux décrets interdisant aux entreprises américaines toute transaction avec les groupes chinois ByteDance et Tencent, respectivement propriétaires de TikTok et de la messagerie WeChat. Ce faisant, Trump complique les plans de Microsoft, Oracle, Twitter et même Walmart, intéressés par la branche américaine de TikTok.

Son adversaire est, quant à lui, favorable à l'ouverture des frontières et opte plutôt pour la diplomatie que pour les augmentations tarifaires.

Politique en matière de santé

Avec la pandémie de coronavirus, se pencher sur le secteur et l’approche pharmaceutique des candidats prend tout son sens. Si Donald Trump entend toujours prendre ses distances du plan Medicare hérité de Barack Obama, Joe Biden, par contre, souhaite étendre ce programme de santé. Rare point d’entente entre les deux concurrents : le prix des médicaments. Tous deux souhaitent limiter leur hausse.

La gestion de la crise du coronavirus ou l’épine dans le pied du président

Quelle que soit l’issue des élections, la crise du coronavirus plane comme un nuage noir sur l'Amérique. Comment les démocrates et les républicains prévoient-ils de s'attaquer aux conséquences économiques et sanitaires de l’épidémie ? La force de ces plans de soutien - ou leur perception - pourrait affecter les bourses et les élections dans les mois à venir. Ces plans sont encore largement débattus au Congrès. Le parti de Donald Trump compte sur 1 000 milliards de dollars de soutien aux familles et aux entreprises. Quant à J. Biden, il vise les 3 000 milliards. Les démocrates veulent soutenir le pouvoir d'achat en prolongeant les allocations de chômage supplémentaires de 600 dollars par semaine jusqu'à fin janvier 2021. Les républicains estiment qu'un supplément de 200 dollars est suffisant jusqu'en septembre 2020, mais ont alloué un budget pour soutenir les PME. Alors que les démocrates se concentrent sur les tests de coronavirus, les républicains, eux, mettent l’accent sur la recherche d'un vaccin. Ce qui émerge finalement est le résultat du processus démocratique au Congrès. Donald Trump ne pouvait pas attendre aussi longtemps, il a déjà annoncé début août un ensemble de stimuli pour les chômeurs, les personnes à faible revenu et les étudiants.

Quid pour votre portefeuille ?

Les États-Unis représentent quelque 44 % de la partie actions des portefeuilles. Cette pondération a été nettement revue à la hausse ces dernières années. D’une part, Cadelam, gestionnaire de fonds au sein du groupe, est convaincu des fondamentaux favorables de ce pays (réforme fiscale, taux d’intérêt bas, marché du travail flexible). D’autre part, les thèmes stratégiques qui ont retenu l’attention des gestionnaires de fonds sont bien représentés dans cette région : la technologie, le commerce électronique et le secteur pharmaceutique. En raison de la remontée boursière de ces derniers mois (environ + 50 % depuis le 23 mars), Cadelam a récemment pris des bénéfices sur un certain nombre de titres américains du secteur technologique. Toutefois, sa préférence pour cette région reste intacte.

202009-Graph-contentvisual-regiospreiding-FRSource: Cadelam

L’évolution de ces thèmes d’avenir sera inévitablement influencée à court terme par le nom du vainqueur de la course à la Maison-Blanche. Serait-ce Biden ? Les investisseurs peuvent alors s'attendre à un calme relatif quant aux relations commerciales avec la Chine (et ailleurs), mais aussi à une éventuelle taxe sur les plus-values et à des mesures anti-trust plus strictes pour les entreprises technologiques. Avec Trump, les investisseurs bénéficieront sans aucun doute de leur lot quotidien d'annonces sensationnelles et surprenantes, mais aussi d'un régime fiscal plus favorable et d'une moindre ingérence gouvernementale.

Cadelam choisit des sociétés solides, dotées d'un modèle économique éprouvé. Qui siège dans le bureau ovale n'a in fine pas beaucoup d'importance.

Qui est le meilleur allié des investisseurs ? Impossible à prévoir. En outre, agir en fonction du nom du vainqueur des élections est incompatible avec notre philosophie de gestion à long terme. Notre gestionnaire de fonds, Cadelam, se concentre sur des thèmes et des sociétés bien positionnés pour contribuer à façonner l’avenir des États-Unis. Les portefeuilles comprennent des entreprises qui offrent une perspective claire avec des taux de croissance positifs, se montrent robustes même en période de turbulence, et sont attentives à l'écologie, à la responsabilité sociétale et à la bonne gouvernance.

Conclusion

Ni Trump ni Biden n’ont toutes les cartes en main. La pandémie de coronavirus a profondément compliqué la situation. L'homme le plus puissant du monde devra réagir de manière rapide, décisive et très flexible face aux conditions sanitaires et économiques en évolution constante. Que fait Cadelam de sa position importante en actions américaines ? Les gestionnaires de fonds sélectionnent des sociétés dotées d'un bilan solide, d'une bonne réserve de liquidités et d'un modèle économique éprouvé et rentable. Qui siège dans le bureau ovale n'a in fine pas beaucoup d'importance.

Une gestion responsable récompensée

Dans les éditions précédentes de Delen Expertise, nous avons régulièrement développé le thème de la gestion responsable de Delen Private Bank et de Cadelam. La Banque et son gestionnaire de fonds suivent depuis longtemps une philosophie d'investissement bien réfléchie et empreinte de bon sens. Nous y ajoutons aussi une dimension supplémentaire : l'investissement responsable. Investir en se tournant vers l'avenir et en accordant une attention particulière au caractère durable de tous les investissements conduit à un rendement durable. Dans ce contexte, la Banque souscrit également aux Principes d'Investissement Responsable des Nations Unies (UN PRI). Cela implique de leur rendre compte chaque année des efforts en matière d'investissement responsable. En 2019 et 2020, Delen Private Bank a reçu la note maximale A+ des UN PRI pour l’aspect « stratégie et politique ». Ce score reflète une évaluation fondamentale de l'ensemble de sa politique d'investissement responsable.

a

Cadelam

Capfi Delen Asset Management (Cadelam) est une filiale de Delen Private Bank qui gère les fonds d’investissement du Groupe Delen. Afin d’assurer une croissance durable des actifs sous gestion, Cadelam investit dans des entreprises et des secteurs qui offrent des solutions durables aux défis actuels et à venir.

Restez informé(e)

Vous souhaitez recevoir nos analyses boursières ainsi que les dernières actualités en matière fiscale et juridique ? Delen Expertise, notre lettre d’information numérique, synthétise chaque trimestre toutes les récentes évolutions sous forme d’articles, d’interviews et de vidéos. Abonnez-vous.