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Le point sur les marchés en vidéo : Sous le joug de l’inflation et des taux d’intérêt

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L’été fut mouvementé sur les marchés. Que s’est-il passé ? Découvrez-le en visionnant cette vidéo ou en lisant sa transcription ci-dessous 

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Des marchés ballottés entre espoirs et craintes 

En baisse depuis le début de l’année, les marchés actions américains et européens semblaient avoir atteint un point bas respectivement à la mi-juin et début juillet. Ils ont ensuite repris confiance et récupéré ainsi entre 10 % et 15 %. Ils sont toutefois à nouveau en baisse depuis la mi-août.

La Chine de son côté continue de souffrir de la politique zéro covid, et les bourses d’Asie du Sud-Est poursuivent leur descente.

Les investisseurs en obligations souffrent tout autant que ceux qui privilégient les actifs plus risqués. Pourquoi ? À cause du resserrement monétaire strict entamé par les banques centrales pour combattre l’inflation. Les taux d’intérêt remontent donc fortement, ce qui fait chuter le prix des obligations.

Mais il est important de rappeler que ces obligations seront remboursées à 100 % à l’échéance s’il n’y a pas de défaut de paiement des émetteurs. Ainsi, pour les investisseurs qui font preuve de patience, ces pertes sont temporaires.

L’inflation persiste, les banquiers centraux agissent  

L’inflation reste élevée, mais elle diffère d’une région à l’autre. Aux États-Unis, elle a atteint son pic en juin. Elle est depuis en légère baisse, mais s'élevait encore à 8,3 % en août. En Europe par contre, elle poursuit son ascension et s’établissait à 10 % en septembre, ce qui est un peu plus que prévu.

L’origine de cette inflation est différente de part et d’autre de l’Atlantique. Aux États-Unis, elle provient de la reprise de la consommation après la pandémie et de la diminution de l’offre en raison de perturbations sur les chaînes d’approvisionnement. Elle touche donc tous les secteurs. En Europe par contre, elle puise principalement sa source dans la crise énergétique et la guerre en Ukraine.

Presque partout dans le monde, les banques centrales sont toutefois bien décidées à contrer cette inflation. Après plusieurs hausses de taux importantes, Jerome Powell, président de la Federal Reserve (Fed) s’est montré une nouvelle fois très strict en septembre avec une augmentation de 75 points de base, ramenant ses taux à leur niveau le plus haut depuis 2008. On s’attend néanmoins encore à 2 hausses de taux d’ici la fin d’année, ce qui les porterait potentiellement à plus de 4 %.

De son côté aussi, la Banque Centrale Européenne (BCE) poursuit son resserrement monétaire. Au début du mois de septembre, elle a, elle aussi, relevé ses taux de 75 points de base, une hausse historique pour la zone euro. Christine Lagarde, présidente de la BCE, a également fait comprendre qu’elle était prête à relever davantage les taux pour empêcher l’inflation de s’installer durablement.

Un soft landing de moins en moins probable 

Ces derniers mois furent aussi marqués par la publication des résultats des entreprises pour le deuxième trimestre qui se sont avérés meilleurs que prévu. Mais des incertitudes persistent, car ils ne reflètent pas encore le ralentissement à venir de l’économie. Dès la semaine prochaine, les entreprises commenceront à publier leurs résultats pour le troisième trimestre et leurs prévisions pour la fin de l’année. Ces annonces sont donc très attendues.

Depuis le début de l’année, les prévisions de croissance de l’économie mondiale sont constamment revues à la baisse.

Les États-Unis ont ainsi connu deux trimestres de croissance négative de leur PIB. Cet été, Jerome Powell espérait encore pouvoir limiter l’impact des hausses de taux à un soft landing. Mais mi-septembre, il a admis qu’il est malheureusement impossible de combattre l’inflation de manière indolore. En Europe, les analystes estiment que les risques de récession sont bien réels pour la fin de l’année ou le début de 2023.

L’Europe en proie aux difficultés 

Pourquoi la situation est-elle différente aux États-Unis et en Europe ? Cette dernière est confrontée à un mélange d’éléments plus complexes : 

  • Tout d’abord, l’Europe est en proie à une crise énergétique sans précédent. La Russie ayant coupé ses approvisionnements en gaz, l’Europe doit trouver d’autres sources d’énergie. Entre-temps, les prix du gaz – et ceux de l’électricité qui y sont liés – ont grimpé en flèche. Certaines entreprises envisagent dès lors l’arrêt de leurs activités de production pendant l’hiver. Les États-Unis par contre sont quasiment autonomes en matière d’énergie et les prix du gaz ont nettement moins augmenté.  
  • Ensuite, la BCE n’a pas autant de marge de manœuvre que la Fed. L’inflation étant liée à l’énergie, les hausses de taux n’ont que peu d’impact sur celle-ci. De plus, le pouvoir d’achat étant mis sous pression, des tensions politiques et sociales génèrent de nouvelles inquiétudes. En outre, l’économie européenne n’est pas homogène et certains pays périphériques, comme l’Italie, n’ont pas les moyens de supporter des hausses de taux trop importantes à cause de leur endettement élevé 
  • Autre point d’attention en Europe : la baisse de l’euro face au dollar, d’environ -15 % depuis le début de l’année. Cela s’explique principalement par la situation économique plus favorable aux États-Unis et par les taux d’intérêt américains plus élevés. Avec un euro plus faible, l’Europe augmente le risque « d’importer » de l’inflation. 

Si la situation semble actuellement inquiétante, il reste néanmoins des entreprises très solides en Europe qui réalisent leur chiffre d’affaires à travers le monde. Leurs valorisations sont actuellement moins élevées. Et rappelez-vous que ce sont le plus souvent les mauvaises nouvelles qui créent des opportunités dans le marché.  

Conclusion  

Ce contexte général difficile incite à la prudence, particulièrement à cause du manque de visibilité. Rappelons toutefois l’importance d’investir à long terme en sélectionnant des entreprises de qualité armées pour traverser les crises. Essayer de jouer le timing sur les marchés est difficile, voire impossible. Dans un tel environnement, il faut surtout s’adapter et trouver l’équilibre entre risques et opportunités.

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