Bourse et économie

Groeivertraging doet markten twijfelen

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Ces derniers temps, la situation boursière est ambivalente. D’un côté, les investisseurs s’inquiètent des signes de ralentissement de l’économie, issu principalement des tensions géopolitiques. D’un autre côté, la politique accommodante des banques centrales continue de les rassurer.

Le ralentissement de l’économie au second trimestre paraît se poursuivre, particulièrement dans l’industrie et le commerce international. En revanche, la consommation et les services restent bien orientés. Les résultats des entreprises sont en croissance, même si on est loin des taux de croissance exceptionnels de 2018. Les désordres politiques, toujours à la hausse (guerres commerciales États-Unis–Chine, tensions à Hong Kong, Brexit, crise en Italie, montée des populismes) vont-ils réussir à faire basculer le cycle de croissance économique le plus long depuis la dernière guerre (11 ans) ? Les marchés semblent le redouter : ils reculent de près de 3 % pendant cet été, tout en conservant les trois-quarts de leur avance sur l’année. Mais les évolutions politiques sont volatiles, surtout vu le caractère des dirigeants anglo-saxons actuels, et les marchés sont toujours à un « tweet » d’un rebond. Car les alternatives aux actions sont peu alléchantes, avec des taux d’intérêt en forte baisse : l’obligation allemande à 10 ans ne rapporte plus que -0,70 %, et même la Belgique emprunte à taux négatif à 10 ans !

Des taux bas pour longtemps ?

La baisse des taux d’intérêt est encouragée par les banques centrales : face à une faible inflation persistante et à un risque de ralentissement, elles ressortent les outils de stimulation monétaire qu’elles avaient un peu vite mis de côté. Le revirement le plus spectaculaire nous vient de la banque centrale des États-Unis (Fed) : en décembre dernier, elle annonçait naïvement qu’elle poursuivrait son resserrement monétaire « en pilote automatique » ; durant le premier semestre 2019, elle avoue sa perplexité devant l’évolution des économies et renonce à poursuivre son programme de hausses de taux. En juillet, pour la première fois depuis 10 ans, elle décide d'abaisser son taux directeur de 0,25 %. Rappelons que la Fed avait maintenu son taux directeur à zéro pendant sept ans, de 2009 à 2015, avant de le relever progressivement de 2016 à 2018, à 2,25–2,50 %. En Europe, la banque centrale (BCE) emboîte le pas : elle annonce que son taux directeur, négatif depuis cinq ans, pourrait encore être abaissé et qu’elle pourrait reprendre ses achats d’obligations (« quantitative easing ») qu’elle venait d’interrompre depuis le 1er janvier 2019.

Il faut se rendre à l’évidence : les taux d’intérêt vont rester durablement bas, et négatifs en termes réels (après inflation). Certains banquiers européens ont annoncé durant l’été qu’ils appliqueraient dorénavant un intérêt négatif sur les dépôts de leurs clients privés ; c’est déjà le cas depuis un certain temps auprès des clients institutionnels.

Ralentissement ou récession ?

Beaucoup de médias mettent en avant le risque d’une nouvelle récession. Ces craintes sont vraisemblablement exagérées. Il est exact que la production industrielle souffre actuellement, principalement en Allemagne et en Chine. Mais l’activité de services reste vigoureuse et elle est devenue largement prépondérante dans nos économies. La confiance des consommateurs est à un niveau très élevé, conforté par des taux de chômage au plus bas et une hausse des salaires, ce qui soutient la demande.

La croissance mondiale de l’économie devrait se maintenir autour de 3 %. La Chine est affectée par les tarifs imposés par les États-Unis, mais l’impact maximum de ceux-ci ne devrait pas lui coûter plus de 1 % de croissance, croissance toujours à près de 6 % aujourd’hui.

Avec une économie à l’arrêt en Allemagne et un ralentissement partout ailleurs, l’Europe devrait encore tout juste dépasser 1 % de croissance cette année. Les États-Unis, en revanche, conservent une croissance robuste, en tout cas supérieure à 2 %, malgré certains signes d’essoufflement récents.

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Les entreprises et les marchés : quelles perspectives ?

Après le trou d’air en fin 2018, les marchés se sont solidement repris en 2019. Ce mouvement de hausse a été interrompu à deux reprises en mai et en juillet-août, les marchés reculant chaque fois de l’ordre de 5 - 6 %, avant de se reprendre. La raison de ces coups de froid est essentiellement politique : l’attitude belliqueuse des États-Unis dans son conflit commercial avec la Chine et les tensions à Hong Kong, avec en prime, cet été, la hausse de risque d’un Brexit désordonné et la chute de la coalition au pouvoir en Italie.

À l’heure de clôturer cette note, les marchés se reprenaient et maintenaient une hausse globale sur l’année de 12,4 % en Europe (Stoxx 600) et de 16,7 % aux États-Unis (S&P 500).

Les taux d’intérêt ont poursuivi leur baisse prononcée, conduisant à réduire partout les rendements de la dette souveraine à 10 ans : en Allemagne, de + 0,24 % à - 0,70 %, en Belgique, de + 0,77 % à -0,34 % et aux États-Unis de + 2,68 % à 1,50 %.

Le pétrole, en hausse au premier semestre en raison de la montée des risques géopolitiques, est reparti à la baisse et s’établit à + 12,32 % sur l’année.

Au niveau des devises, l’euro s’est affaibli face au dollar américain (- 4,2 %) mais est en légère progression par rapport à la livre sterling (+ 0,60 %).

Quelle attitude adopter comme investisseur ? Il est important de réaliser que les taux d’intérêt vont rester bas pendant longtemps et que, sans prise de risque, il est impossible de conserver la valeur réelle de son capital. L’investisseur doit donc se tourner vers les actions. Mais sont-elles surévaluées, comme certains le prétendent ? Ils ont raison si on se réfère à une époque où les taux à 10 ans atteignaient 5 % ou plus, référence totalement anachronique aujourd’hui ! Avec des cours qui représentent 16 (Europe) à 18 (États-Unis) fois les résultats, les actions procurent des rendements de 5,5 à 6 % (dont la moitié environ sous forme de dividendes), rendements que l’on peut espérer en croissance, à comparer avec des rendements obligataires nuls ou négatifs. La prime de risque des actions (c’est-à-dire le supplément de rendement des actions par rapport à des obligations sans risque) est donc extrêmement élevée. Comme le montre le graphique ci-dessus, l’écart de rendement en Europe est très important et la tendance commence à être suivie aux États-Unis.

Cette réalité nouvelle est un facteur de soutien durable pour les actions, malgré les mouvements erratiques qu’elles peuvent connaître à court terme en fonction des nouvelles politiques. Les autres facteurs de soutien sont la hausse de l’activité de fusion-acquisition et la persistance des bons résultats des entreprises, qui continuent à progresser en 2019 (aux alentours des 2 % en Europe et aux États-Unis), après les progressions considérables qu’elles ont connues en 2018.

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