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Banques européennes : de la réparation à la résilience

  • 25 novembre 2025
  • Actualités Delen

Depuis la crise financière de 2008, le secteur bancaire européen a connu une profonde transformation. Longtemps fragilisé, il affiche aujourd’hui des bilans plus robustes et une meilleure solvabilité, et ce, dans un environnement de taux d’intérêt plus favorable. Cette évolution ouvre-t-elle de nouvelles perspectives pour les investisseurs ? Dans cet article, nous revenons sur les moments clés des dernières années et leurs conséquences, ainsi que sur la manière dont les gestionnaires de fonds de Delen Private Bank abordent ce secteur dans les portefeuilles.

Une décennie de reconstruction silencieuse

Si vous avez quarante ans ou plus, vous vous souvenez sans doute des images marquantes diffusées à la télévision. Des employés de banque, chemise impeccable et cravate nouée, quittant leur bureau avec une simple boîte en carton sous le bras. Le PDG de Lehman Brothers conspué par des manifestants. Des traders, l'air affolé, les yeux rivés sur des écrans affichant des indices boursiers en rouge vif.

La crise financière de 2008 a marqué un tournant pour les banques européennes. À l’origine de cette crise : une accumulation de risques mal maîtrisés, alimentée par des investissements dans des actifs peu liquides et complexes, souvent adossés à des crédits immobiliers américains. Dans un environnement de croissance stable, cette recherche de rendement pouvait sembler soutenable. Mais face à un choc systémique, touchant l’ensemble du système financier, ce modèle s’est révélé vulnérable.

La décennie qui a suivi cette crise a été consacrée à remettre de l’ordre : les régulateurs ont imposé des exigences plus strictes, notamment en matière de fonds propres. Les banques dites « systémiques », c’est-à-dire celles dont la stabilité est jugée essentielle pour l’économie dans son ensemble, ont été contraintes de renforcer leur capital de base (Tier 1), de réduire leur effet de levier et de revoir leur modèle de gestion des risques. Les résultats sont tangibles : selon l’Autorité bancaire européenne, le ratio CET1 (capital de meilleure qualité) des banques de l’Union européenne atteignait en moyenne 16,3 % au deuxième trimestre 2025, contre des niveaux nettement inférieurs avant la crise (moins de 10 %).

Entre 2009 et 2020, le secteur a également évolué dans un environnement de taux très bas, parfois négatifs, et d’achats massifs d’obligations par la Banque centrale européenne (BCE). Cette politique, bien qu’indispensable pour soutenir le crédit et relancer l’économie, a eu pour effet de comprimer durablement les marges d’intérêt des banques. En maintenant les taux longs à des niveaux artificiellement bas, les interventions de la BCE ont réduit l’écart traditionnel entre le coût de financement à court terme et le rendement des prêts à long terme, une composante pourtant essentielle du modèle bancaire. Dans ce contexte, les rendements boursiers sont restés plus discrets, reflet d’un modèle économique peu rentable.

Comme les taux d’intérêt à long terme sont restés artificiellement bas, une part importante du modèle de revenus classique des banques s’est érodée.

Les banques ont des bilans plus solides

Ratio CET1 des banques de l'UE

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Source : BCE

Un environnement monétaire en mutation

Une toute autre crise a ensuite bouleversé le secteur bancaire à l’aube de la décennie actuelle. La pandémie du Coronavirus a provoqué un redémarrage brutal de l’économie mondiale, accompagné d’un retour inattendu de l’inflation. En réponse, la BCE a relevé ses taux directeurs à un rythme inédit depuis sa création. Entre juillet 2022 et septembre 2023, le taux de dépôt est passé de -0,50 % à 4,00 %, inversant temporairement la courbe des taux. Autrement dit, les taux à court terme étaient alors supérieurs aux taux à long terme.

Cette inversion a toujours été historiquement défavorable aux banques. Leur modèle repose en effet sur la transformation des dépôts à court terme en prêts à long terme. Lorsque cette marge s’érode, la rentabilité est mise sous pression.

Depuis début 2024, la courbe des taux s’est progressivement normalisée, marquant un retour à des taux longs supérieurs aux taux courts. Parallèlement, la BCE a mis fin à ses programmes d’achats d’actifs, laissant les marchés obligataires retrouver un fonctionnement plus autonome. Cette normalisation a rendu l’environnement monétaire plus prévisible, même si la prudence est toujours requise dans le secteur bancaire.

La normalisation des taux d'intérêt permet aux banques d'être plus rentables

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  • Courbe des taux allemands mai 2024
  • Courbe des taux allemands octobre 2025

Source : Bloomberg

Une vigilance toujours de mise

Les mutations de ces dernières années ont eu un double effet positif : elles ont renforcé la capacité des banques à absorber les chocs économiques, tout en leur permettant de mieux récompenser leurs actionnaires.

En effet, la plupart des grands établissements européens ont affiché des résultats robustes en 2024. Les dividendes versés aux actionnaires s’en sont ressentis : selon Reuters, ils ont dépassé les 120 milliards d’euros, un niveau inédit depuis la crise de 2008. Plusieurs institutions du secteur ont même annoncé des programmes de rachats d’actions supplémentaires, signe de leur confiance dans la robustesse de leur modèle.

Mais cette dynamique ne doit pas masquer les risques persistants. Une baisse rapide des taux d’intérêt, un ralentissement économique marqué ou une dégradation de la qualité du crédit pourrait influencer les résultats. De plus, la concurrence accrue des acteurs non bancaires (fintechs, plateformes de paiement, etc.) oblige les banques à investir massivement dans leur transformation digitale, ce qui pèse sur leurs marges.

Un secteur transformé, mais pas sans défis

Le secteur bancaire européen entre dans une nouvelle ère. Plus solide, plus transparent, plus résilient face aux défis économiques, mais aussi plus exposé aux mutations technologiques et aux attentes sociétales.

Pour les investisseurs, il ne s’agit donc pas de fuir ou d’embrasser le secteur en bloc, mais bien de l’aborder avec discernement. C’est pourquoi les gestionnaires de fonds de Delen Private Bank suivent ces évolutions de près, afin de nourrir leur réflexion stratégique et de maintenir une gestion prudente et sélective.

Les informations présentées dans cet article ne peuvent être considérées comme des conseils en investissement ou des analyses en matière d'investissement. Tout investissement comporte des risques. Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des résultats futurs.
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suisse Insta - ARTHUR

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