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Michel Buysschaert : La belle façade, les hauts plafonds, les magnifiques œuvres d'art, tout cela contribue à l'enchantement. Mais pour moi, le véritable émerveillement provient des transitions entre l'obscurité et la lumière. On ressent inévitablement l'intensité de la lumière lorsqu'on passe d'une salle sombre à une salle lumineuse, mais inconsciemment, cela donne une dimension supplémentaire aux œuvres d'art, et on le ressent. Cela donne presque vie à l'évolution de l'histoire. C'est très impressionnant.
Carmen Willems : Il y a quelques jours, nous avons inauguré « Krasse Koppen » (« Drôles de têtes »), la première grande exposition depuis la réouverture. Cette fantastique exposition présente des chefs-d'œuvre de Bruegel, Rubens, Rembrandt et de Vermeer entre autres. L'exposition est consacrée aux visages et permet aux visiteurs de se retrouver littéralement face à face avec les tableaux. Avec des gens ordinaires, avec des visages inhabituels. Parcourir les salles ressemble à un tête-à-tête intime dont je peux, comme des milliers d'autres, profiter pleinement. Tout comme le reste du musée, cette exposition est thématique et laisse une large place à l'expérience. Les visiteurs voient leur propre visage dans des installations de miroirs, jouent avec l'éclairage et essaient différents accessoires tels que les chapeaux d'Elvis Pompilio. Chaque jour, nous continuons à surprendre les visiteurs avec de nouveaux éléments dans la présentation de la collection, les expositions ou la programmation. Moi-même, je découvre chaque jour de nouvelles histoires.
Michel Buysschaert : Ce que j'admire le plus, c'est que le musée ne se limite pas à rassembler des œuvres d'art et à les exposer, mais qu'il les fait également naître. L'écrivaine Saskia De Coster a écrit un nouveau livre dans une petite pièce derrière une paroi transparente du musée pendant un mois. C'est fantastique. Ou comment le musée propose une piste inspirante et ludique dans chaque pièce qui éveille l'intérêt des jeunes pour l'art. Grâce à ces projets, le KMSKA est bien plus qu'un bâtiment. Il joue un véritable rôle. C'est une mission qu'il remplit. Pour hier, aujourd'hui et demain.
Carmen Willems : L'équipe du KMSKA s'est surpassée pour placer "son" nouveau musée sur la carte internationale. Avec le nouvel ADN du KMSKA, nous étonnons, enrichissons et connectons chaque jour nos visiteurs. Dans un bâtiment vraiment impressionnant, nous exposons notre collection de renommée internationale dans une scénographie extraordinaire et nous racontons des histoires fascinantes pour un public large et diversifié. En tant qu'institution scientifique, nous ne le faisons pas de manière omnisciente, mais en participation active avec notre public. Le KMSKA est également un acteur dynamique dans le domaine culturel. En cocréation avec son public, avec des artistes et des interprètes de différentes disciplines, avec des partenaires culturels, nous réalisons une programmation passionnante et innovante. Nous sommes un foyer accueillant pour tous.
Michel Buysschaert : 650 œuvres sont aujourd'hui exposées au KMSKA, mais la collection compte au total 8 400 objets. Que tant d'autres œuvres soient conservées dans les archives de ce bâtiment me paraît presque inimaginable. Quelle incroyable richesse historique et culturelle !
Carmen Willems : Lorsque nous avons rouvert le musée en septembre 2022, nous espérions attirer 150 000 visiteurs au cours des trois premiers mois. Ce chiffre est passé à 230 000. Peu de temps après, notre 500 000e visiteur a monté les marches du musée. Un événement marquant pour toute l'équipe, qui s'est produit bien plus tôt que prévu. Récemment, nous avons fêté notre premier anniversaire. En un an, pas moins de 630 000 personnes ont visité le musée. Je suis très heureuse qu'après des années de rénovation, nous parvenions à attirer un public très diversifié qui se sent clairement à l'aise dans les différentes salles de notre musée. En fin de compte, c'est cela qui compte.