Le point sur les marchés en vidéo : Les marchés s’adaptent à la nouvelle réalité

Nous voilà au terme du premier semestre de 2022 qui s’est avéré éprouvant pour les marchés financiers. En effet, toutes les classes d’actifs ont été malmenées, qu’ils s’agissent des actions ou des obligations. En cause : le retour en force de l’inflation avec comme conséquences, la hausse des taux d’intérêt et donc la crainte d’un ralentissement économique, voire d’une récession.

Nous sommes très certainement à un moment charnière. En effet, l’environnement macroéconomique est aujourd’hui différent de celui que nous avons connu au cours des dernières années. Les marchés doivent s’y adapter et trouver de nouveaux repères malgré les incertitudes et le manque de visibilité actuels.

Dans cette vidéo, nous abordons les éléments marquants des dernières semaines et envisageons quelles sont les perspectives à venir pour les investisseurs. Lisez la transcription sous la vidéo.


 

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L’inflation galopante continue de surprendre

Ces derniers mois, des événements tels la guerre en Ukraine et les confinements persistants en Chine ont renforcé l’inflation de manière inattendue. L’inflation actuelle est donc non seulement conséquente (elle n’a jamais été aussi élevée aux États-Unis depuis 40 ans), mais aussi elle n’a toujours pas montré de signe significatif de fléchissement.

Or les marchés s’attendaient justement à ce que le pic d’inflation ait déjà été atteint, mais les chiffres du mois de mai ont créé la surprise : 8,6 % aux États-Unis et 8,1 % en Europe, ce qui a provoqué une nouvelle chute des marchés. En juin, l’inflation en Europe a atteint également 8,6 %. Ce chiffre vient d’être publié la semaine dernière.

Pour asseoir leur crédibilité, les banques centrales n’ont pas d’autre choix que de resserrer significativement leur politique monétaire pour combattre l’inflation. Avec toujours cette crainte pour les marchés qu’elles le fassent plus rapidement et fermement qu’anticipé.

Hausse des taux : rapidement et sûrement

Ainsi, le 15 juin dernier, la banque centrale américaine (la Fed) a relevé significativement ses taux directeurs, soit 75 points de base en une fois. Du jamais vu depuis 1994 ! Ces taux oscillent désormais entre 1,5 % et 1,75 %, mais le marché s’attend à ce qu’ils dépassent les 3 % d’ici la fin de l’année.

La Banque centrale européenne (BCE) emboîte le pas ; elle a annoncé l’arrêt de son programme d’achat d’obligations en juillet ainsi que des relèvements de taux en juillet et septembre prochain.

Ce resserrement monétaire se reflète dans le taux de référence allemand à 10 ans. Il connaît une hausse rapide et significative depuis le début de l’année. Il lui avait d’ailleurs fallu plus de 7 ans pour baisser de 2 %. Il ne lui aura fallu que 7 mois par contre pour réaugmenter de 2 %. Il est ainsi repassé en territoire positif en février dernier.

Ralentissement économique : vers un « soft landing » ou une récession ?

La hausse de taux constitue l’arme redoutable pour contrer l’inflation. Pourquoi ? Parce qu’avec des taux plus élevés, le crédit devient plus cher, ce qui freine l’investissement et la consommation. La demande diminue et entraine à son tour une baisse des prix et donc de l’inflation.

Mais ce n’est malheureusement pas si simple. En effet, le niveau de l’inflation n’est pas uniquement fonction de la demande, mais aussi de l’offre. Or les banques centrales ont nettement moins de contrôle sur cette dernière. Jerome Powell, l’actuel président de la Fed, vise un « soft landing » de l’économie, autrement dit un ralentissement contrôlé de l’économie. Mais il avoue ne pas avoir toutes les cartes en main et reconnaît qu’il existe malgré tout un risque de récession. Les marchés, qui ont toujours une longueur d’avance par rapport au cycle économique, ont déjà intégré ce risque dans une certaine mesure.

La question est donc aujourd’hui de savoir comment la hausse des taux va impacter l’économie et notamment les résultats des entreprises, à savoir leur chiffre d’affaires et leurs marges. Au 1er trimestre, les résultats se sont révélés en croissance et meilleurs que prévu, et ceux du second trimestre sont attendus avec impatience à partir de mi-juillet.

Les marchés accusent le coup de la hausse des taux

Les bourses aux États-Unis et en Europe sont extrêmement volatiles cette année. Les indices européens et américains affichent depuis le 1er janvier une performance négative à deux chiffres. Les marchés émergents, avec notamment la Chine, s’en sortent un peu mieux.

De manière générale, les marchés financiers – actions et obligations - craignent la hausse des taux. Celle-ci impacte négativement les bénéfices futurs des entreprises qui interviennent dans la valorisation du cours des actions. Mais la hausse des taux entraîne aussi une baisse du cours des obligations. C’est pourquoi les obligations traversent également une période compliquée. Elles signent d’ailleurs en 2022 leur pire début d’année depuis plus de 40 ans.

Les décotes obligataires sont aussi significatives que l’est la hausse des taux. Elles sont aussi plus importantes pour les obligations plus risquées, car les investisseurs cherchent davantage de qualité en cette période d’incertitude élevée.

Ces décotes obligataires sont amenées à se résorber avec le temps. En effet, sauf défaut de leurs émetteurs (états ou entreprises), les obligations seront remboursées au pair (à 100 %) à leur échéance. Leur cours va donc progressivement remonter vers cette valorisation au fur et à mesure que l’on se rapproche de leur échéance. À cette date, il sera aussi possible de réinvestir dans du papier assorti d’un coupon plus élevé.

La gestion de votre portefeuille

Les investisseurs, qu’ils soient défensifs ou dynamiques (c’est-à-dire investis majoritairement en obligations ou en actions), ont vu leur rendement plonger en territoire négatif au cours de ce 1er semestre.

De nombreuses nouvelles négatives, notamment les futures hausses de taux, sont à présent intégrées dans les cours. Mais on ne peut exclure de la volatilité dans les prochaines semaines, notamment si les futurs chiffres d’inflation diffèrent des anticipations du marché ou si les banques centrales interviennent plus fermement que prévu.

À l’heure actuelle, les incertitudes sont nombreuses tant au niveau macroéconomique que géopolitique. Dans un environnement incertain et moins favorable, Cadelam, gestionnaire de fonds du Groupe, fait preuve de prudence. Il a profité du rebond de début juin pour réduire son exposition et revenir ainsi à une pondération neutre. Cadelam conserve toutefois sa préférence pour les actions sur le long terme, car elles constituent le meilleur moyen de se protéger contre l’inflation et de participer à la croissance économique mondiale.

Afin de rendre la partie obligataire moins sensible à la hausse des taux d’intérêt, l’échéance moyenne du portefeuille, autrement dit la duration, a été progressivement réduite au cours des derniers mois. Elle est actuellement de 4 ans, soit un niveau inférieur à la moyenne du marché qui se situe autour de 7 ans. Les obligations récupéreront leur perte au fur et à mesure qu’elles se rapprocheront de leur échéance, dans 4 ans en moyenne. Le rendement des nouvelles obligations redevient, quant à lui, plus intéressant.

Conclusion

Les temps ont changé. Les marchés sont désormais confrontés à une nouvelle réalité faite d’inflation et de taux plus élevés. Et les marchés doivent s’adapter à cette nouvelle réalité qui apporte son lot d’incertitudes : jusqu’où l’inflation et donc les taux vont-ils grimper ? Comment les résultats des entreprises vont-ils évoluer ? Tout cela est difficile à anticiper, même pour les banques centrales. Cependant, malgré le manque de visibilité et la volatilité actuels, il convient avant tout de garder une vision à long terme. Soyez assurés que nous suivons la situation de près.