« Mon rôle, c’est d’oser poser les bonnes questions »

Tu travailles depuis plus de vingt ans dans le secteur bancaire. Était-ce une évidence ?

Petite, je comptais déjà les billets avec mon papa à la Générale de Banque. L’univers bancaire m’était donc familier. J’ai toujours été attirée par les chiffres, et tout ce qui est complexe et technique. Par ailleurs, j’aime aussi profondément les gens. C’est pour cela que j’adore voyager ! Au-delà des paysages, je cherche avant tout à découvrir et rencontrer d’autres cultures. L’humain est le fil rouge de ma vie privée et professionnelle.

C’est pourquoi j’ai d’abord entamé des études en anthropologie, avant de suivre un cursus en finance. J’ai ensuite évolué dans plusieurs institutions bancaires où j’ai accompagné des clients privés et professionnels, dans différents segments tels que les placements, les assurances et le crédit. Tout au long de mon parcours, mon objectif est resté clair : faire de la gestion et de la planification de patrimoine, au carrefour entre les chiffres et l’humain.

Comment trouves-tu cet équilibre au quotidien ?

La planification patrimoniale réunit précisément ces deux dimensions. C’est une matière exigeante, avec des aspects juridiques, fiscaux et financiers. Mais elle n’a de sens que si l’on garde en tête la réalité des personnes et des familles. Mon intérêt pour l’humain m’aide à voir la personne avant la fonction, comme le papa, le fils ou l’époux derrière le chef d’entreprise, par exemple.

Je suis naturellement curieuse, ce qui me pousse à poser beaucoup de questions. Quand un client envisage de faire une donation pour optimaliser la charge fiscale, je lui pose alors la question : « Vos enfants souhaitent-ils réellement recevoir ce que vous voulez leur donner ? » Transmettre, par exemple, une maison à quelqu’un qui a d’autres projets peut devenir un cadeau empoisonné. Avec le temps, j’ai acquis cette capacité à oser dire les choses, car je veux bien faire et je veux faire pour les autres ce que j’aimerais que l’on fasse pour moi.

Quels sont les atouts de ton parcours polyvalent ?

Mon expérience professionnelle antérieure me sert dans chaque rendez-vous. Je peux comparer les différentes options, détecter les fausses bonnes solutions, et anticiper d’éventuels problèmes qui pourront se poser plus tard. J’ai vu passer énormément de dossiers, y compris des exemples à ne pas suivre. Cela m’aide à mieux repérer les écueils, à aller au-delà de la demande initiale du client et à créer une vraie valeur ajoutée.

Quand un client arrive avec une idée – un achat scindé, un montage sociétaire, un crédit – je prends le temps de comprendre sa volonté : protéger un conjoint, aider ses enfants, transmettre une entreprise, garder du confort de vie… Car en creusant, on découvre souvent que ce qu’il envisage de faire n’est pas forcément le bon choix pour lui, ou du moins, pas sous cette forme. La meilleure solution, c’est celle qui correspond vraiment à sa situation, à ses besoins, pas celle qui ressemble à ce qu’un ami ou un voisin a fait. J’aime d’ailleurs rappeler, avec un sourire : « Si tu veux être mal conseillé, demande à tout le monde. » Ce que les autres font n’est pas forcément gage de qualité, car chaque situation est unique.

Quelle est ta plus belle satisfaction ?

Plusieurs moments ou réalisations me viennent en tête. Je pense notamment à ce papa qui a précisé dans son testament sa volonté que ses héritiers restent chez Delen. Pour moi, c’est la preuve d’une relation de confiance construite dans la durée : il ne nous confie pas seulement son patrimoine, mais aussi l’accompagnement de ses enfants après lui.

Mais au-delà de ça, je considère l’argent avant tout comme un moyen de se sentir en sécurité. Je veux que mes clients restent sereins. Cela passe parfois par le fait de ne pas donner trop vite, de garder une marge de manœuvre et de préserver son pouvoir d’achat, ce qui implique notamment de faire fructifier son patrimoine en investissant dans les marchés financiers afin de se protéger contre l’inflation. Œuvrer à leur sécurité et à leur sérénité est ma priorité et une vraie source de satisfaction pour moi au quotidien.

Mon expérience m’a aussi permis de gagner en crédibilité et de construire une relation de confiance avec mes clients. On se connaît bien et cela crée une ambiance chaleureuse et conviviale lors des rendez-vous. C’est un réel plaisir de les accompagner, au fil du temps.

Comment décrirais-tu la dynamique au bureau de Liège ?

À Liège, nous sommes une quinzaine de collaborateurs, tous d’origine liégeoise. Cet ancrage local aide à mieux se comprendre et à créer de la convivialité, tant entre collègues qu’avec les clients. On partage des références, on parle des mêmes choses… notamment du tram qui passe enfin devant la Banque (rires). D'ailleurs, je dis souvent : « Je m’occupe surtout des clients dans les régions vallonnées. Dès que le paysage devient plat, je préfère passer le relais à des collègues qui connaissent mieux ces coins-là. »

Nous travaillons en grande autonomie, mais aussi en équipe. Nous nous sollicitons mutuellement selon les dossiers, en fonction de nos forces et compétences respectives. Je suis aussi de nature pédagogue, tant avec mes clients qu’avec mes jeunes collègues. Je prends volontiers l’initiative de leur expliquer le métier et de les accompagner dans leur parcours d’apprentissage. Ce doit être aussi mon petit côté maternel (rires).

Enfin, nous avons la chance de travailler dans l'ancienne Banque de Schaetzen, un bâtiment emblématique de la région liégeoise, idéalement situé sur le boulevard d'Avroy. Ce cadre soigné témoigne du respect de la Banque envers ses clients et ses collaborateurs. Et même s’il est très agréable d’évoluer au quotidien dans un tel lieu, je garde mon envie de voyager de façon authentique pour rencontrer, apprendre et continuer à grandir.