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Hasselt, où le passé inspire l’avenir

  • 20 octobre 2025
  • Inspired
Cet article fait partie de notre magazine Delen Inspired, volume 5.

Hasselt est bien plus qu’une destination shopping. C’est une ville de redécouverte, où l’architecture et la beauté se rencontrent. Derrière des façades chargées d’histoire se nichent des œuvres d’art, et de nouveaux aménagements, parfois surprenants, y trouvent leur place. Nos collègues d'Hasselt, Johan Revinsek et Karin Cloonen, nous emmènent en balade au cœur de la ville. L’objectif ? Nous faire découvrir comment passé et futur s’entremêlent avec élégance. 

Notre exploration débute au nord de la ville, au niveau du Kanaalkom. Jusqu’aux années 1980, ce quartier était un pôle industriel animé. Aujourd’hui, seul le clocher de briques de l’ancienne fabrique de gélatine témoigne encore de cette époque. À la fin du siècle dernier, l’industrialisation a décliné, les usines ont fermé leurs portes, et la zone est peu à peu tombée en désuétude. 

« À partir des années 1990, cet endroit s’est surtout fait connaître grâce à l’établissement The Dockside. Cette discothèque, entourée d’un immense parking, était reconnaissable à sa façade où figurait une grande pin-up en néons » se souvient Karin. « C’était le précurseur du premier Versuz. » Depuis, le temple de la nuit a disparu et le parking a laissé place à un tout autre décor : un petit port bordé de terrasses accueillantes, de boutiques et de complexes résidentiels. « Nous appelons cet endroit le Blauwe Boulevard », explique Johan, « une référence au Groene Boulevard, la petite ceinture autour de la ville. »

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De la cellule à l’auditoire

En poursuivant notre promenade le long du Groene Boulevard, à environ 500 mètres du bord de l’eau, un mur surmonté d’un portail emblématique attire notre regard. Il marque l’entrée de l’ancienne prison de Hasselt. Autrefois hautement sécurisée, elle a accueilli des détenus jusqu’en 2005. Aujourd’hui, ce sont les étudiants en droit de l’Université de Hasselt qui arpentent les couloirs de ce complexe en étoile. 

La métamorphose du site s’est faite avec respect et subtilité. L’architecture d’origine a été largement préservée, conférant à la faculté un cachet unique. Le cœur du bâtiment, orné d’un majestueux escalier double, est devenu un lieu de passage animé, où les étudiants se retrouvent entre deux cours. De là partent sept couloirs colorés, ponctués de petites alcôves : autant de traces discrètes des anciennes cellules. Entre les ailes, deux auditoires modernes ont été aménagés, ainsi qu’une cafétéria avec une terrasse. Ce lieu, bien qu’inhabituel pour les touristes, est accessible au public. Si vous êtes de passage à Hasselt, n’hésitez pas à pousser la porte de ce remarquable exemple de réaffectation architecturale.

Carrefour inspirant

Nous traversons la Jeneverplein et poursuivons notre chemin jusqu’à la Wittenonnenstraat. Là, juste à côté du Musée du Genièvre de Hasselt, une arche arrondie nous invite à pénétrer dans un jardin paisible et soigneusement aménagé. Il s’agit de la cour intérieure du béguinage de la ville. Entièrement réaménagé, le jardin a rouvert ses portes au public en 2025. Les maisons des Béguines ont, quant à elles, été restaurées avec soin et accueillent depuis septembre la faculté d’Architecture de l’Université de Hasselt. 

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À l’autre bout du jardin s’élève une tour panoramique. Du haut de ses 145 marches, elle offre une vue imprenable sur la ligne d’horizon de la ville. « À première vue, vous pourriez croire que cette tour a toujours été là », sourit Johan. « Et pourtant, elle est toute récente. » Sur la gauche, les murs de l’église du béguinage en ruine ont été dégagés, témoins silencieux des bombardements de la Seconde Guerre mondiale. À droite, nous apercevons l’arrière du Musée du Genièvre et de Z33, la Maison de l’art contemporain, du design et de l’architecture. Jadis négligée, cette cour intérieure est aujourd’hui un lieu vivant où savoir, art et tourisme dialoguent ensemble. 

Art paroissial

Nous quittons la quiétude du jardin pour rejoindre la Bonnefantenstraat, à l’avant de Z33. Sa façade audacieuse, faite de briques terracotta en losange, abrite une chapelle dédiée à la Vierge Marie. Officiellement appelée « Chapelle de la Paardsdemer », elle est restée longtemps à l’abandon au point de tomber en ruine. En 2024, à la demande de Z33, l’artiste belge Amber Andrews a transformé ce patrimoine religieux en une œuvre d’art intitulée « Swirls of Tenderness ». 

À l’intérieur, l’artiste a peint sur une paroi ovale une fresque murale à 360° rendant hommage à toutes les femmes. La statue de Marie du XVIe siècle y côtoie désormais Fortuna, Pandore et d’autres figures féminines mythiques, ainsi que des références symboliques à Virga Jesse, vénérée à Hasselt depuis des siècles. 

Nous reprenons notre route vers la petite ceinture, à l’est, à la recherche d’une seconde chapelle réinventée. Celle du Clarenhof, ancien couvent des Clarisses devenu maison de repos, et doté d’un parquet en bois chaleureux et de murs d’un blanc immaculé. L’artiste Nick Ervinck y a laissé libre cours à sa créativité et a peint le plafond voûté de lignes organiques bleu cobalt. Le résultat est saisissant : l’endroit est désormais surnommé la « Chapelle Sixtine de la Demer ». Elle accueille aujourd’hui divers événements et peut également être visitée sur rendez-vous.  

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20251201_Hasselt_extra © Visit Hasselt
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Clin d’œil architectural

En poursuivant notre boucle vers le sud de la ville, le patrimoine réaménagé laisse place à une nouvelle construction remarquable. Sur la Limburgplein se dresse ’t Scheep, la nouvelle maison communale de Hasselt, reconnaissable à sa façade inclinée qui reflète les alentours. En prenant un peu de recul, l’inspiration se devine : un clin d’œil à l’emblématique Maison du Port d’Anvers. Sous le pan incliné de cette structure moderne repose l’ancienne caserne de gendarmerie, restaurée avec soin et reliée au nouveau bâtiment par une passerelle vitrée. Un contraste saisissant mais fascinant entre tradition et modernité. 

À l’intérieur de la maison communale, vous pouvez d’ailleurs admirer La Ronde de Nuit. Pas celle de Rembrandt, mais bien la « Ronde de Nuit 2.0 » de Rinus Van de Velde. Cette immense fresque au fusain, également intitulée « Once again the artist militia meets in an unruly group portrait », met en scène un collectif fictif d’artistes réunis dans le légendaire café Cambrinus, véritable institution à Hasselt. L’artiste s’y est représenté entouré d’amis et de clients bien réels. Pour s’assurer du réalisme de la scène, pas besoin d’aller très loin : Cambrinus se trouve dans la petite rue animée Het Dorp, à l’ouest de la petite ceinture. 

De Croon pour Delen

Notre promenade autour de Hasselt touche à sa fin. Et c’est au cœur de la ville que nous la concluons, là où s’installera bientôt le futur bureau Delen. Car nous participons, nous aussi, à cette dynamique de reconversion qui caractérise si bien Hasselt. Nous emménagerons sur la Havermarkt dans l’élégant bâtiment De Croon, reconnaissable à sa façade néoclassique du XIXe siècle. « Au fil du temps, le bâtiment a connu différentes fonctions », explique Johan. « Il sera entièrement rénové, tout comme l’ancien palais de justice voisin. » Derrière le portail en fer forgé, qui fera place à une entrée lumineuse et spacieuse, l’équipe de Hasselt accueillera bientôt ses clients avec la même bienveillance qu’elle nous a réservée aujourd’hui.