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Le point sur les marchés en vidéo : les investisseurs s’interrogent

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Cet article et la vidéo ci-dessus abordent les hésitations des investisseurs qui freinent actuellement les bourses. Nous analysons plus en détail, certaines questions de nature macroéconomique et financière qu’ils se posent.

 

La bourse : en mode « pause » ?

Après le beau rebond depuis leur point le plus bas en mars dernier, les bourses cherchent une direction, alternant entre bons et mauvais jours. Les investisseurs se posent en fait de nombreuses questions : quand aura-t-on un vaccin ? Se dirige-t-on vers un reconfinement ? Les injections de liquidités des banques centrales ne vont-elles pas créer de l’inflation ? Que faire des dettes publiques sans cesse croissantes ? Que nous réservent les élections américaines ? Sans davantage de certitudes, les investisseurs hésitent.

Devons-nous craindre une bulle technologique ?

Ces derniers mois, les valeurs technologiques ont été les stars en salles de marchés. Les acteurs dans le domaine du Cloud, des ventes en ligne et des infrastructures de réseau ont profité des nouvelles habitudes de consommation adoptées pendant le confinement et les périodes de quarantaine. Le Nasdaq, l’indice à forte composante technologique, a atteint un record historique. Faut-il craindre un précédent telle la bulle spéculative que nous avons connue en 2000 ? Rassurez-vous, le contexte actuel est bien différent de celui d’il y a 20 ans. Ces entreprises ont désormais des bilans solides, elles génèrent des bénéfices et des flux de trésorerie sains, et elles constituent de réels relais de croissance dans des secteurs d’avenir tels que l’intelligence artificielle et la digitalisation. Les résultats publiés au 2e trimestre ont montré que la crise a particulièrement bien profité aux géants de la technologie. Les récentes prises de bénéfices peuvent être considérées comme un sain réajustement du marché. Aussi, un éventuel retour progressif sur les valeurs cycliques pourrait être perçu comme un signe que les investisseurs croient à la reprise économique.

Comment contenir la masse de dettes ?

Les pouvoirs publics sont rapidement et massivement intervenus pour contrer les effets néfastes de la crise sur les entreprises et les consommateurs. Mais cela a bien évidemment un coût considérable. Au niveau mondial, la dette publique va atteindre environ 101 % du PIB. Pour rendre cette quantité de dettes supportable, les autorités publiques ont le choix parmi quatre options :

  • augmenter les impôts
  • prolonger le délai de remboursement de la dette
  • ne pas la rembourser
  • utiliser la combinaison de taux d’intérêt bas et d’inflation pour procéder à de judicieux investissements. En effet, si l’inflation est suffisamment élevée et que les taux d’intérêt appliqués à la dette restent faibles, la charge d’intérêts à payer par les autorités demeure alors inférieure aux revenus générés par leurs investissements. Dans cet exemple, on parle alors de taux d’intérêt réels négatifs. Pour les investisseurs en quête de rendement dans les obligations d’État, la tâche est ardue. Mais pour les autorités, c’est une chance de financer les plans de relance économique à moindres frais. Ce système est très largement utilisé à travers le monde.

Les banques centrales doivent-elles se préparer à un regain d’inflation ?

Les banques centrales ont été les premières à prendre des mesures pour endiguer la crise du Covid-19. Elles ont rapidement baissé les taux et injecté des milliards d’euros et de dollars dans le système financier, ce qui ravive le débat autour de la création d’inflation. Là aussi, il n’y a pas de réelle inquiétude à avoir. À ce stade, cette monnaie nouvellement créée ne circule pas entre les mains des entreprises et des consommateurs. Pourquoi ? Parce que d’une part, les banques se montrent moins enclines à accorder des prêts et préfèrent utiliser cet argent pour constituer des réserves supplémentaires pour renforcer leurs bilans. D’autre part, les consommateurs sont plus prudents : ils favorisent l’épargne au détriment de la consommation. Le niveau actuel de la demande n’exerce donc pas de pression à la hausse sur les prix. D’autres facteurs mettent par ailleurs les prix sous pression tels que la vigueur de l’euro, les achats sur Internet et la baisse des prix de l’énergie comme en atteste le cours actuel du pétrole. En d’autres termes, le niveau d’inflation devrait donc rester encore un bon moment sous la barre des 2 %. Cela laisse une belle marge de manœuvre aux banques centrales pour maintenir leurs taux d’intérêt bas et cela a pour conséquence qu’une fois encore, ce sont les actions qui offrent le potentiel de rendement le plus intéressant.

Quelles sont les implications en matière de gestion ?

En gestion, il convient de trouver un équilibre entre sécurité et potentiel de croissance. Les obligations et le cash procurent de la sécurité en permettant d’amortir les mouvements erratiques des marchés en cas d’incertitudes. Quant aux actions, elles offrent un potentiel de croissance et de rendement. Nous restons constamment à la recherche d’entreprises qui présentent une belle résilience dans la crise actuelle ainsi que des perspectives prometteuses.

Les semaines à venir s’annoncent intéressantes, d’autant plus à l’annonce des élections présidentielles américaines. Nous restons donc vigilants dans la gestion des portefeuilles.

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